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It'sSOquiet...sh'sh'

itsSOquiet...sh'sh'

− Fâmeuse chose que cette gélatine! tu as bien vu, l'autre jour, lorsque ma mine a sauté? J'ose dire que c'était de la belle ouvrage. Ça vous déracinera la cambuse comme un petit volcan! Claudel, Part. midi, 1949, III, p. 1125.

 

Cette fois je t'emmène sur la Terre.

Dans un vaisseau nommé ItsSOquiet...sh'sh'. Embarcation.

On ravit la dune du Pyla, on navigue sur les sols niçois, on rase du regard les Alpes du Sud, on plane sur le lac Léman, on fonce sur les montagnes de Tokyo, on plonge sous la mer de Kyoto et on finit de mater Dune en Écosse. Je jette ton œil à Edimbourg et l'autre à Paris, tu vois, le rythme de ce vaisseau-là est lent, et n'aborde pas le milieu au même endroit. Cette fois je te propose de planer. C'est parti? Embarque tes yeux on y va. Prépare-toi à dissocier tes vues. Une à gauche, une à droite. Un seul œil te manque et tout perd l'équilibre. Tes yeux se posent sur des terres inconnues en deux centres pour un même milieu cette fois. Et pas besoin de nez. Ton regard marche sur la Lune.

Oui je choisis les bords de ce que tu vois, au millimètre près, mes seuls pieds pour stabiliser, et mon engin Nikon FM2 de baroudeuse argentique, mon appareil d'exploratrice ambiancée à essence photographique, mon masque à oxygène, mon instrument vibratoire, ma respiration artificielle, ma ventilation assistée, mon moteur extracorporel. Je veux t'insuffler un bouche-à-bouche visuel, que mes images se plaquent sur tes yeux comme un shoot de LSD. Je veux libérer tes voies aériennes tel un humer de spray d'iode.

Mais avant de te donner à voir, j'ai joué au révélateur de zones pendant 3 à 5 secondes, j'ai dessiné les faisceaux d'une source inconnue en valeur diode ajoutée, une coulée de neige irisée, pour connecter les rayons de ta vue aberrante à l'énergie des vents solaires, et irradier d'aurores boréales tes montagnes. J'ai fureté pendant des heures le goût de l'ailleurs dans les flare en Miss météo post-néons shoot.  J'ai cherché les ciels gélatines. Les soleils flashs. C'est mon ôde de diodes à la joie.

Mute mute mutes tes yeux it's so quiet sh'sh' laisse venir la vue muette, laisse mute ta vue let's mutate. On va duner. Terriens des yeux et tout sans rien. T'en fais une mine, tu sens ce vide te prendre le coeur et la chaleur de cet immensité longue comme un baume. Tu sens ces petits réveils lumineux de ton coeur flashé touché entrepris par mes clichés. Oui tu y es. "Dune. Dune. Un écho venu non pas du fond des âges mais du fond d'une galaxie inconnue de nous, pauvres Terriens. Dune !"*

"sh' sh'
It's, oh, so quiet
It's, oh, so still
You're all alone
And so peaceful"*

Sens-tu l'ampleur te prendre? Souple, souple de la courbe, souple.

Marche, flotte, vole, peu importe pourvu que tu lâches prise sur un champ de pesanteur en position satellite, la vue feutrée sans gravité. Pourvu que ça transforme ton sol. Gélatine-dynamite. Gélatine explosive. Claudel te l'a dit: ça te déracinera la cambuse.

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